La phase des indépendances latino-américaines des années 1810-1825 fait
penser à tort que l'Espagne était une puissance coloniale définitivement
déchue. En effet, un empire ultramarin persiste, fort de près de 10
millions d'habitants à la fin du siècle et vivant sur un territoire
(Cuba, Porto Rico, les Philippines et la Guinée équatoriale) égal en
superficie à celui de la métropole. Il connaîtra une mutation vers un
modèle colonial de plus en plus proche des nouveaux empires européens du
XIXe siècle. Centré sur ce processus, ce livre, montre quelles
ressources humaines et financières ont été mobilisées par l'État
espagnol pour le contrôle de ces territoires et comment ces ressources
étaient un excellent dérivatif pour limiter le mécontentement social des
classes moyennes qui ne parvenaient pas à trouver dans la péninsule les
débouchés professionnels espérés.